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La Défense des deux Cavaliers est une défense appartenant à la Partie Italienne. Elle permet au Noir d’éviter la Giuoco Piano (bien qu’une transposition en Giuoco Pianissimo soit possible). Rappel : La Partie Italienne débute par les coups :
1. e4 e5
2. Cf3 Cc6
3. Fc4
Dans la position ci-dessous, Noir doit décider s’il transpose en Giuoco Piano/pianissimo ou en Défense des deux Cavaliers :
- Si Noir continue symétriquement avec 3…Fc5 : Il s’agit de la Partie Italienne giuoco Piano.
- Si Noir répond 3…Cf6, il s’agit de la Défense des deux Cavaliers (qui fait l’objet de cet article).
Dénommée aussi, « Giuoco Piano», (ou Giuoco Pianissimo si Blanc joue 4.d3) cette Partie Italienne est ancestrale : D’abord analysée par Damiano et Giulio Polerio au XVIe siècle, elle atterrira par la suite dans les mains de Gréco, en 1620.
Dans cet article, il sera question de la Défense des Deux Cavaliers (3…Cf6), analysée en profondeur au XIXe siècle et plus particulièrement d’une variante appelée Traxler.
Défense des Deux Cavaliers
Pourquoi choisir les Deux Cavaliers ?
Cette variante incite les blancs à jouer le très audacieux, 4.Cg5, menaçant la fourchette du Cavalier en f7.
Blanc est d’humeur belligérante et attaque f7 à coup de Cavalerie :
Contre-attaque Traxler
Mais Noir décide de se montrer encore plus hargneux et exécute la Contre-attaque Traxler ! Une attaque introduite par le coup 4.Fc5. Les noirs ignorent la menace Cxf7 !
Tel le Deus Ex Machina, la sinistre et menaçante, contre-attaque Traxler a été développée par le prêtre tchèque, Karel Traxler en 1896.
Mais soyons honnêtes, cette défense pour le moins controversée n’a rien de catholique. Connue également sous le nom de Wilkes-Barre, elle possède la létalité d’un gambit Roi, en plus instable, plus violent et plus douteux.
Ouverture romantique par excellence, le coup 4…Fc5 est jugé douteux par les logiciels d’échecs, Houdini évaluant la position par un gros point rouge quantifié +1.30 pour les blancs. Deux coups sont alors suggérés par les logiciels et la théorie :
> Le très insolent et téméraire, 5.Cxf7 gagnant la qualité
> Ou le plus solide, 5.Fxf7, gagnant un modeste pion et déroquant le sombre monarque.
Sommaire : I - 5.Cxf7 a) 6.Re2?? b) 6.Rxf2? c) 6.Rf1! d) 6.Rf1! et 9.d6! considéré comme une réfutation de la Traxler II - 5.Fxf7 6…De8 6…Tf8
I – 5.Cxf7
Une décision pour le moins aventureuse. Après la prise du Cavalier, le Fou noir se sacrifie en f2.
Ainsi, après 5…Fxf2+ (le fameux sacrifice du Fou noir), trois choix s’offrent au blanc :
a) 6.Re2?? (Les blancs sont perdus, rien que ça ! Cf. Traxler)
b) 6.Rxf2? (Les noirs ont une attaque potentiellement dévastatrice, cf. Mikhail Tal)
c) 6.Rf1! (le meilleur coup, mais les blancs ne sont pas au bout de leur peine)
d) 6.Rf1! et 9.d6! considéré comme une réfutation de la Traxler
a) Sur Re2??
Traxler démontre la létalité de son ouverture, dans une partie spectaculaire, avec sacrifice de Dame et immolation du Roi blanc :
b) Sur Rxf2
Le magicien de Riga nous montre comment violenter le Roi blanc, pour le moment immaculé.
Encore une fois, la variante de Mikhail Tal, mais avec le Roi en e3 après avoir mangé le Fou.
Les blancs ont un Fou en plus ainsi qu’un énorme contre-jeu avec menace de mat en deux (Dxf7+ suivi de Dg8#). Les noirs sauvent donc la partie avec l’échec perpétuel : Df2+ suivi de Df1+, Df2+ …
La même variante, mais après l’échec, le Roi fuit en f1??, le laissant vulnérable à des menaces de mat.
c) Rf1!
est le coup le plus solide, mais il n’est pas sans risque…
d) Blanc réfute le gambit Traxler avec 6.Re1! et 9.d6!
II – 5.Fxf7
Fou prend f7 ne gagne pas la qualité, mais déroque le roi noir et évite le sacrifice du Fou noir en f2. Il s’agir du coup le plus solide et le plus joué à haut niveau.
6…De8
Cette ligne est intéressante, mais les noirs, incarnés par Beliavsky, se font sérieusement molester du début à la fin…
La partie termine en faveur de Beliavsky, (o-1) sur une erreur d’Anand au 44e coup, qui perd un Cavalier.