Le café de la Régence

Café de la Régence - Paris, XIXe siècle, salle chaudement éclairée, remplie de Pousseurs de bois moustachus. Hauts de forme noirs accrochés aux portemanteaux

Café de la Régence – Paris, XIXe siècle

Les lieux dédiés uniquement au jeu d’échecs n’existent pas au XVIIIe siècle. « Pousseur de bois » comme joueur renommé doivent franchir le seuil d’un café pour s’adonner à leur passion.

A Paris, c’est tout d’abord au Procope, rue des Fossés Saint-Germain (aujourd’hui rue de l’Ancienne-comédie), que l’on retrouve les meilleurs joueurs.

Puis, vers le milieu du siècle, c’est place du Théâtre-Français, au café de la Régence, qu’il est de bon ton de venir côtoyer les champions d’échecs et de dames de la capitale. Certains viennent y disputer une partie amicale au sortir de leur travail, d’autres y passent la journée, jouant parfois avec des enjeux à la clé, et des formes de jeu avec handicap (le trait, ou un pion, voire deux, une Tour ou même la Dame !). Le silence habituel est parfois troublé par quelque rixe.

Dans le Neveu de Rameau, Diderot témoigne de son intérêt pour l’endroit !

Si le temps est trop froid ou pluvieux, je me réfugie au café de la Régence. Là, je m’amuse à voir jouer aux échecs […] C’est chez Rey [le gérant du lieu] que font assaut Legal le profond, Philidor le subtil, le solide Mayot; qu’on voit les coups les plus surprenants et qu’on entend les plus mauvais propos; car si l’on peut être homme d’esprit et grand joueur d’échecs comme Legal, on peut être aussi un grand joueur d’échecs et un sot comme Foubert et Mayot.

D’autres célébrités fréquentent le lieu : Jean-Jacques Rousseau, ami de Philidor, est capable de jouer des heures entières, un certain Robespierre y passe quasi quotidiennement ; Bonaparte, Voltaire ou Benjamin Franklin ont été aperçus la tête penchée sur l’échiquier.