Jérôme tseroF (notez l’emplacement de la majuscule pour décoder), Initiateur de la Fédération Française des Echecs, intervenant Europe Echecs et pousseur de bois au Lyon Olympique Echecs. Depuis 2006, j’écume l’univers échiquéen et je n’ai jamais arrêté. En effet, les échecs sont une science que je sonde et une liqueur dont je m’abreuve — Pourtant, je ne bois pas.
Quelques chiffres ne me définissant pas vraiment :
- Meilleur classement élo jamais atteint : 2750 (jamais atteint car je possède en réalité 1000 élo de moins)
- Meilleur classement FFE : 1750
- Meilleur classement FIDE : 1588 (Février 2014)
- Meilleur classement Lichess en Blitz : 2050
- Cassement actuel chess.com en Blitz : 1962
- Date de ma dernière partie homologuée : 2016
- Partie Lichess la plus fun : plusieurs 960 contre le GM espagnol Francisco Vallejo Pons
- Par quel adjectif définirais-je ces classements ? Inavouables. Je vous les confie car nous fomentons une maladie appelée « curiosité du classement »
Ma découverte du jeu
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours maîtrisé la marche des pièces. Il semble que ce soit mon père qui m’ait enseigné le jeu, mais je n’en ai pas le moindre souvenir ! Je n’ai toutefois pas pratiqué la compétition petit, n’étant pas intéressé outre mesure par ce jeu que je trouvais austère.
Ce n’est que bien plus tard, après un bac L (pour casser le stéréotype du joueur scientifique) que je me suis penché « sérieusement » sur la discipline. Un ami avait à l’époque insisté pour me montrer le coup du berger. Je l’ai observé sans conviction enchaîner sa suite de coups. Aussi, étant de nature belligérante et adorant la compétition (à l’époque, on jouait à CS1.6), je téléchargeais le soir même ChessMaster 10th Edition (notamment pour la Josh Waitzkin Academy. Il s’agissait de cours audio associés à l’interface graphique de Chessmaster). Les cours étaient dispensés par le maître américain et pédagogue Josh Waitzkin. Plus je comprenais la discipline et plus je l’appréciais. Une semaine plus tard, après avoir dévoré les cours de Josh, je détruisais (symboliquement) mon ami. Quelques connaissances théoriques suffisent pour venir à bout d’un joueur « in-culte » — n’y voyez aucun jugement, lorsqu’on est joueur d’échecs, il est question d’adoration.
La théorie c’est de la triche ?
D’ailleurs, parlons théorie. J’ai croisé moult joueurs considérant l’étude théorique comme étant de la « triche ». Un enfant m’a même déclaré (alors que je feuilletais mon ouvrage de tactique préféré (Chess Combinative Motives de Blokh)) : « Jérôme, tu triches, tu apprends tes techniques dans un livre ». Devant la déconcertante ineptie de ce gamin, je me teins coi, submergé d’une affliction soudaine. Il fallait lui répondre, lui enseigner la vie. Malheureusement, n’ayant pas trouvé la formulation juste, je lui assenai à la place deux gifles (1.introduction 2.conclusion). Aussi, ce cas n’est pas isolé, d’autres joueurs plus vieux estiment que la théorie donne des béquilles aux joueurs infirmes. C’est évidemment (presque) faux. Il a fallu des siècles pour établir des concepts stratégiques. Pourquoi réinventer la roue ? Et surtout, apprendre l’histoire et connaître les enseignements de nos prédécesseurs est le devoir de tout joueur d’échecs sérieux. Il s’agit de respecter la discipline et l’héritage de nos ancêtres, on appelle ça, la culture !
Le titre de maître
Il y a bien longtemps, vers 2012, lorsque les joueurs d’échecs se serraient encore la main, la velléité de devenir maître me pénétra. Malheureusement, mes résultats me peinèrent. Le verdict n’était pas glorieux : vitesse de calcul modeste, visualisation négligeable, trop radin pour se payer un coach, l’amour du jeu plutôt que l’ambition. Devenir maître est ardu pour le joueur indolent qui n’a pas résolu ses problèmes tactiques lorsqu’il avait 7 ans.
Mais un maître, c’est quoi ? Il s’agit d’un titre échiquéen. A l’origine, ce terme était employé de manière informelle et qualifiait un fort joueur. C’est en 1950 que la FIDE créa les deux premiers titres, celui de Grand Maître et celui de Maître International. Voici les différents titres listés par importance :
- GMI (Grand Maître International) : Créé en 1950 par la FIDE. Il s’agit du plus haut titre qu’un joueur d’échecs puisse obtenir (après celui de champion du monde)
– Classement élo minimum : 2500
– Normes à réaliser : 3 - MI (Maître International) : Créé en 1950 également
– Classement élo minimum : 2400
– Normes à réaliser : 3 - MF (Maître FIDE / FM en anglais pour FIDE Master) : Introduit en 1978, le titre de MF se classe en dessous du titre de maître international, mais devant le candidat maître
– Classement élo minimum : 2300
– Le joueur doit faire sa demande et payer 40€ - CM : (Candidat Maître / Candidate Master en anglais) : Introduit en 2002 et Similaire à MF
– classement Elo d’au moins 2 200
– Le joueur doit faire sa demande et payer 50€
Il existe également des titres féminins, mais je ne les ai pas listés afin de ne pas compliquer cette liste déjà alambiquée.
Ainsi, pour en revenir à la liste ci-dessus, il est possible de découper ces titres en deux blocs :
1) Les titres de haut rang créés en 1950 et attribués automatiquement par la FIDE.
2) et les titres de bas rang créés après 1978 et attribués contre demande et rétribution financière.
Prenons l’exemple du titre de bas rang de Candidat Maître, il vous faudra allonger un chèque de 50€ à envoyer au siège fédéral à l’ordre de la FFE (virement RIB possible). Dès réception du paiement, la FFE fait la demande à la FIDE qui vous décernera votre titre. La question étant, pourquoi verser 50€ à la FIDE pour lui mendier le titre introduit en 2002 le plus bas qui soit ? Ce titre n’est-il pas une amère consolation, le lourd manteau de la résignation qui enveloppe le joueur et qui l’empêche de monter dans l’air supérieur ? Enfiler ce vêtement, n’est-ce pas sombrer dans l’opprobre aux yeux des Grands Maîtres ? D’un autre côté, pour le commun des mortels, ce titre peut imposer un certain respect. Mais ne nous voilons pas la face, ne sombrons pas dans la fatuité.
Reprenons plutôt mon histoire :
Que de parties jouées en régionale 4. Que de tournois de 4 jours sur le temps des vacances. J’ai rapidement réalisé que le jeu d’échecs de compétition (même à faible niveau) est un sport qui déborde sur votre emploi du temps, votre vie familiale, professionnelle et vos loisirs. Devenir Grand Maître nécessite deux choses : Commencer jeune et travailler dur. Le jeu d’échecs étant ancien et institutionnalisé, la concurrence est farouche. Aussi, si vous n’avez pas commencé jeune (avant 10 ans), vos chances de devenir bon s’amenuisent pour deux raisons : 1.Le temps vous manquera 2. votre cerveau n’aura plus la plasticité synaptique pour acquérir ce que j’appelle la Vista aka vision échiquéenne. Travailler dur implique aussi des sacrifices, professionnels, familiaux et financiers. Ai-je la volonté de tout sacrifier pour devenir seulement bon ? Non.
Aujourd’hui, je joue volontiers au Parc de la Tête d’Or et je pousse accessoirement le « pixel » sur Lichess ou Immortal Game. Mon sparring partner lorsque je veux travailler la Nimzo-Indienne avec les Blancs est Guillaume LS (2350 Lichess). Malheureusement, la Nimzo m’agace, alors je ne joue pas souvent contre GLS. trop de lignes d’ordi ! Pour cette raison, j’apprécie également m’adonner aux échecs 960.
Mon classement Lichess, comme chez beaucoup de joueurs dépasse mon classement FIDE et me regonfle légèrement l’égo. Mais avouons-le, tout ceci n’est que vanité; les 1700-1800 Lichess sont légers. Ca envoie des Slaves 3…Ff5?, des Gambit Staunton 4…d5?, ça joue l’attaque Yougoslave contre la Dragon Accélérée. On n’est vraiment pas sorti de l’aubergine.
By the way, en mon for intérieur, j’ai toujours cette velléité de devenir maître. Peut-être le deviendrai-je, si la Gestapo m’enferme dans une chambre d’hôtel avec un recueil de parties d’échecs (à l’instar de Monsieur B). Par contre, Grand Maître est un objectif moins accessible et Super Grand Maître, un titre inventé par Toriyama… inexpugnable pour le commun des mortels.
C’est pourquoi, je vous invite à me suivre dans cette quête d’auto perfectionnement sur le chemin de la maîtrise (pas de la grande maîtrise ni de la super grande maîtrise, non, juste de la maîtrise).
Mes qualités
Connaissez-vous le syndrome de Diogène du joueur d’échecs ? C’est un mal qui me ronge. J’accumule (sans parler des échiquiers) des ouvrages et des outils à n’en plus finir. Méthodique et assoiffé de connaissances, j’ai toujours lu des ouvrages (qui font aujourd’hui le bonheur des spéculateurs sans scrupules). Persuadé de la nécessité de posséder les meilleurs outils pour progresser, je rafle : Livres, megadatabases, interface graphique, engines, To de livres au format Chessbase. Je stocke mes parties, crée des bases de données sur des ouvrages d’ouverture/finales/tournois auxquels je participe/les amis que j’affronte.
Fait notable : j’ai créé des flash cards plastifiées des diagrammes bleus de Dvoretsy Endgame Manual. Les ai-je travaillés ? Non.
Tous ces outils et ce faste échiquéen font-ils de moi un joueur meilleur qu’un autre ? Pas nécessairement, je ne suis qu’un joueur de club passionné qui (croit) connaît(re) ses fondamentaux.
J’apprécie également théoriser des concepts, les simplifier et partager mon savoir. J’oubliais, j’ai un master de communication et un master Métiers de l’enseignement (J’ai été professeur des écoles — AKA maître). Pour moi, le jeu d’échecs est un fil rouge pour aller vers l’autre (mais toute passion crée du lien, je vous invite d’ailleurs à visiter mon site de roller : rollerquad.fr).
Bisous les amis ! Et si vous êtes sur Lyon, à bientôt pour une partie d’échecs, je vous laisse les Noirs ;)
Page Tipeee de Pousseur de bois.